Adieu à Vézelay (3)

Publié le par William Kisasondi

Plus de trains, plus de voyages
Épisode trois

Cette année 2020 fut à maints égards pour moi celle des renoncements. Plus de voyages en train ni de randonnée parisienne ou de visites de musées, plus de déjeuners au restau en amicale compagnie, plus de marches en forêt et le moins de sorties possibles pour éviter au maximum le port du masque, désagréable et humiliant. Je me demande d'ailleurs souvent comment font tous ces gens qui le supportent toute la journée…  

 

Nous avons eu malgré tout plusieurs réunions sous les étoiles au cours desquelles j'ai appris les rudiments de l'utilisation d'un télescope et de l'observation. Puis est arrivé le confinement, je n'avais alors aucun instrument et je dus me contenter de regarder le ciel au cours de belles nuits printanières. La journée j'apprenais beaucoup en regardant des vidéos d'astronomie sur internet. Puis le confinement prit fin à notre grand soulagement, nous goûtâmes enfin une liberté retrouvée. Finies les attestations à remplir, finies les limites de déplacement dignes de l'URSS de jadis et finis… ah non, pas les masques ! Eux étaient toujours là avec les gestes barrières et autres gels qui ne font qu'abîmer les mains, nous n'étions pas encore tirés d'affaire… 

Sitôt le confinement terminé avec tout son cortège de découragement et de déprime, l'astronomie a repris ses droits. J'ai eu la chance de trouver un télescope d'occasion dans mes moyens et de commencer mes propres observations. On a beau dire, ça change la vie, en effet, en club on doit partager un seul instrument avec plusieurs personnes de sorte qu'on apprend moins vite. Honnêtement, j'ai davantage progressé à partir de ce moment-là, même s'il faut alors découvrir par soi-même les méthodes les plus adaptées à ce que l'on veut observer ou photographier. 

J'ai eu la chance, pour ma première année d'apprentissage, de pouvoir observer la magnifique comète Néowise, particulièrement lumineuse et aisée à observer, même à l’œil nu. Ce fut vraiment un spectacle remarquable et inoubliable qui mit en émoi toute la communauté des astronomes amateurs. Il est heureux que de tels événements se produisent pour nous motiver à sortir nos instruments, y compris dans le froid d'automne et d'hiver. Observer Néowise en juin et juillet, était plutôt plaisant.  Les nuits étaient alors douces pour observer le ciel et en contempler les merveilles. 

Soirée au château de Maulnes

Au mois d'août, nous sommes allés animer une soirée « découverte du ciel » au château de Maulnes une magnifique bâtisse pentagonale, une curiosité icaunaise. Après l'installation des télescopes et le repas, la soirée débuta sitôt le ciel bien noir. Le public nombreux attendait en files indiennes devant nos instruments pour s'ébahir ou s'étonner devant les objets que nous avions choisi de leur montrer. À chacun, nous expliquions ce qu'ils voyaient, Jupiter et ses satellites pour ma part. Ces initiations, pour plaisantes qu'elles soient pour le public curieux, sont quelque peu fastidieuses et répétitives pour les "officiants", même si elles font également partie du rôle éducatif d'un club d'astronomie. Pour ma part, il est bien plus agréable (et productif) de montrer le ciel à un tout petit groupe de personnes (voire à une seule) motivées et avides de connaissances... 

Expérience mitigée pour moi, d'autant que, bien qu'en extérieur, le port du masque était obligatoire pour les bénévoles que nous étions ce qui ne manquait pas de m'étonner. Quel danger courrions-nous ou faisions-nous courir à ceux que nous croisions ? Toujours ces édits étranges qui me rappelaient ceux de mon livre (Les Jumelles) qui interdisaient aux femmes de se vêtir à leur convenance. (cf note ci-dessous)

Ceux-ci, au moins, avaient le mérite d'être imaginaires contrairement à ceux qu'on nous impose aujourd'hui…

suite au prochain épisode

Note :

Dans mon livre Les Jumelles, l'Église impose aux femmes diverses obligations, dont la tenue vestimentaire. Ces affichettes sont apposées dans tous les lieux publics ou privés et même dans les bus pour que nul ne puisse l'oublier :

« La femme doit éviter d’attiser le désir de la gent masculine en respectant un code vestimentaire très strict. Elle aura la tête couverte d’un bonnet ou d’un chapeau d’apparence sobre et de couleurs sombres et les cheveux coupés courts. Son col sera fermé étroitement et ses bras couverts jusqu’aux poignets. Un ample manteau, noir ou bleu marine cachera ses vêtements en dissimulant ses formes. Elle pourra éventuellement le remplacer par une cape de mêmes couleurs. »

Cet excellent livre (qui ferait un excellent cadeau de Noël) est disponible aux éditions Hugounenc, sur Amazon ou en commande auprès de votre libraire favori:

Publié dans Vézelay, livre

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