Exposition à la salle gothique de Pascal Caron, dernièrement...
PIC, étrange sigle qui cache à peine "impressions et curiosités". Car cette exposition ressemble à un cabinet de curiosité par sa diversité et son éclectisme. Pour Pascal Caron, pas d'habitude ancrée, pas de répétitions, il tient à se renouveler d'une année sur l'autre. Comme il le déclare lui-même: "Je m'ennuie à faire toujours la même chose !" Ses œuvres passées ne l'intéressent plus, seules celles qu'il nous présente ici lui importent. Plusieurs mois de travail ont été nécessaires pour cette exposition réunissant plus d'une trentaine de pièces...
De la cuillère de cuisine en bois, collée sur fond noir et entourée d'un large cadre ancien, aux morceaux de cuir artistiquement déchirés, cousus ensemble et collés sur une toile, de nombreux matériaux différents sont mis à contribution. Énumérons rapidement, outre ceux déjà cités: carton, ficelle, tissu de doublure, agrafe, bidon de plastique, boîte de conserve…
Tout cela pourra sembler fort disparate, cependant ces éléments habilement utilisés allient harmonie, charme et une certaine beauté. Ainsi que le précise lui-même Pascal, le hasard entre pour une grande part dans ses compositions. Et c'est tout le talent de l'artiste d'y dénicher la beauté cachée et de nous la mettre en forme pour nous la dévoiler à nos regards surpris!
Laissons le parler: "Pour ce tableau, il me fallait de l'eau. N'en ayant pas sous la main, j'ai alors utilisé de l'eau pétillante... Ce qui a produit cet effet étrange !" Hasard de la chimie ou éloge de la paresse ? Après avoir barbouillé des plaques de carton de bandes de couleurs, il s'est interrogé: et maintenant, qu'en faire ? Il eut alors l'idée de les découper et de les assembler de jolie façon pour créer une série. Hasard et imagination !
Pour une autre toile, très belle, à mon sens, ce sont les circonstances qui l'ont en partie créée. Pascal peint ses grands tableaux à plat sur le sol. Une fois terminé, il l'a appuyé contre un mur incliné à 45 degrés. En revenant, la gravité avait produit cette coulure du plus bel effet ! Hasard encore...
Il ne faudrait cependant pas en déduire que l'artiste se contente de convoquer le dieu Hazar pour en être le prêtre soumis ! Hasard oui mais contrôlé et apprivoisé qui n'exclut ni le travail ni le talent…
Une partie de ses œuvres sont des monotypes réalisés à partir de plaques de polystyrène. Avec cette fois une tentative pour rejoindre le figuratif. On y reconnaît des formes, des silhouettes, des visages !
A l'année prochaine, Pascal, pour une autre exposition...